En Chine, le métier envié d’“influenceur sur Internet” suscite les pires arnaques à la formation
En Chine, la montée en puissance des réseaux sociaux a engendré une nouvelle profession : celle d’influenceur sur Internet. Ce métier, qui promet gloire et richesse, attire de nombreux jeunes à la recherche de succès rapide. Cependant, cette tendance a également ouvert la porte à des arnaques, notamment en matière de formation. Les offres de formations pour devenir influenceur pullulent sur le marché, mais beaucoup s’avèrent être des escroqueries déguisées.
La quête de reconnaissance et de réussite pousse des milliers de personnes à investir leur temps et leurs économies dans ces programmes censés les transformer en stars des réseaux sociaux. Malheureusement, l’absence de régulation dans ce secteur fait que de véritables professionnels côtoient des imposteurs qui exploitent les rêves des aspirants influenceurs.
La promesse d’une carrière fulgurante
L’attrait d’une carrière d’influenceur repose avant tout sur l’image glamour véhiculée par ceux qui semblent avoir réussi. Les plateformes comme Douyin (TikTok en Chine) ou Xiaohongshu (Little Red Book) offrent une visibilité considérable, entraînant un effet d’entraînement où chaque user aspire à devenir le prochain grand nom du digital. La perspective de revenus importants grâce à des partenariats avec des marques attire de nombreux jeunes.
Les histoires de succès dans ce domaine sont nombreuses : des jeunes adultes qui, en l’espace de quelques mois, parviennent à se faire connaître et à vivre de leur passion. Ces success stories alimentent encore plus la volonté d’autres de suivre ce chemin. Par conséquent, des entreprises peu scrupuleuses profitent de cet engouement pour vendre des formations coûteuses, promettant monts et merveilles.
Cette dynamique crée un environnement où le rêve d’une carrière influente semble facilement accessible, mais où la réalité peut être bien différente. Beaucoup de ces formations ne sont pas basées sur des compétences réelles mais sur des stratégies marketing douteuses qui ne garantissent aucun résultat tangible.
Le boom des formations douteuses
Avec la demande croissante pour devenir influenceur, le marché des formations a explosé. Des centaines de sites internet et d’ateliers en présentiel émergent, chacun promettant d’apprendre aux élèves comment se construire une image de marque solide, attirer des followers ou négocier des contrats avec des entreprises. Cependant, la qualité de ces formations varie énormément.
De nombreuses offres sont trop belles pour être vraies, souvent accompagnées de témoignages fictifs de personnes ayant « réussi » grâce à ces cours. En réalité, ces formations coûtent cher, souvent plusieurs milliers de yuans, sans apporter de valeur ajoutée. De plus, les inscrits se retrouvent souvent déçus par le contenu fourni, qui ne correspond guère à leurs attentes.
Ce phénomène pose des problèmes non seulement financiers, mais aussi psychologiques, car de nombreux aspirants influenceurs commencent à douter de leurs compétences après avoir investi temps et argent dans des formations inefficaces.
Des escroqueries déguisées
Les arnaques à la formation n’ont pas tardé à s’intensifier, avec des individus peu scrupuleux qui se présentent comme des experts du secteur. Ils utilisent des techniques marketing agressives pour attirer des clients, tels que des publicités biaisées ou des webinaires gratuits trompeurs qui finissent par être des ventes forcées de formations onéreuses.
Ces escroqueries peuvent prendre différentes formes, allant de faux certificats délivrés à la fin de la formation à des promesses d’emploi dans des agences de marketing digital qui n’existent même pas. Les victimes se retrouvent souvent dans une spirale de dettes, espérant récupérer un investissement qui s’est révélé illusoire.
Les autorités commencent à réagir face à cette situation désastreuse, mais il reste encore beaucoup à faire pour protéger les consommateurs face à ces pratiques malhonnêtes.
Une quête d’identité numérique
Dans ce monde numérique, devenir influenceur ne se limite pas à avoir des abonnés ou à générer du contenu. Cela implique également une construction soigneuse d’une identité en ligne. Les formations sur cette thématique tentent souvent d’expliquer comment gérer son image sur les réseaux sociaux, mais sans véritable fondement solide.
Les véritables influenceurs construisent leur personnalité en étant authentiques et en tissant des liens réels avec leur audience. Cependant, bon nombre de programmes de formation encouragent des stratégies superficielles axées sur des tendances passagères plutôt que sur un engagement authentique, ce qui peut mener à une perte de crédibilité dans le temps.
Par conséquent, les jeunes formés par ces méthodes risquent de développer une dépendance à l’approbation en ligne, négligeant les compétences interpersonnelles essentielles qui sont cruciales dans le monde numérique actuel.
Les alternatives à la formation classique
Face à l’émergence de ces formations douteuses, certains aspirants influenceurs choisissent des chemins alternatifs pour acquérir des compétences. Ils préfèrent apprendre par eux-mêmes en suivant des cours en ligne gratuits ou en s’inspirant de contenus disponibles sur des plateformes pédagogiques.
D’autres optent pour une immersion directe dans le monde de la création de contenu en lançant leur propre chaîne ou compte, apprenant au fur et à mesure des erreurs et des réussites. Cette approche leur permet de développer une expérience pratique sans subir les arnaques qu’offrent les fausses formations.
De plus, plusieurs communautés en ligne se forment autour de l’entraide entre créateurs, partageant conseils, astuces et retours d’expérience, ce qui s’avère souvent plus bénéfique qu’une formation traditionnelle et coûteuse.
La nécessité d’une régulation
Face à l’augmentation des arnaques à la formation pour influenceurs, un besoin urgent de régulation se fait sentir. Les autorités chinoises commencent à prêter attention à ce phénomène, notamment en établissant des critères pour identifier des formations fiables et légitimes.
Pour diminuer le risque pour les consommateurs, des organismes de réglementation pourraient mettre en place des certifications pour les formateurs et les formations proposées. Cela assurerait un minimum de qualité et de transparence pour ceux qui souhaitent se lancer dans ce métier.
Une éducation numérique sur la manière d’identifier les arnaques et de reconnaître des formations de qualité pourrait également être intégrée dans les programmes scolaires, préparant ainsi les jeunes aux défis de l’économie numérique.
Le métier d’influenceur en Chine, bien que séduisant, est entaché par des arnaques liées à des formations de mauvaise qualité. Dans ce contexte, il est essentiel pour les aspirants influenceurs de faire preuve de prudence, de bien s’informer et de privilégier des méthodes d’apprentissage vérifiables et authentiques.
À long terme, une prise de conscience collective et une meilleure régulation de ce secteur pourraient contribuer à assainir le marché et à offrir des opportunités concrètes et éthiques aux jeunes souhaitant embrasser une carrière d’influenceur.